63^e Gstaad Menuhin Festival | 18 Juillet – 6 September 2019

Paris – carrefour musical

Peu de villes dans le monde ont un tel pouvoir d'attraction, cristallisent autant d'histoires, de souvenirs, de mythes. Peu de villes également concentrent dans leurs murs une source d'inspiration aussi puissante pour les artistes de tous horizons. Paris est la capitale culturelle incontestable et incontestée de l'univers francophone… qui commence à quelques centaines de mètres de l'église de Saanen! Mais au-delà de cette identité forte, de cette fierté nationale volontiers cocardière, la cité n'en est pas moins une fantastique mosaïque de cultures, un carrefour d'échange entre l'Est et l'Ouest de l'Europe, le premier point de contact hier comme aujourd'hui avec le Vieux Continent pour les voyageurs d'au-delà des mers. Paris est magique et n'a rien perdu de ce pouvoir de fascination qui la caractérise depuis des siècles. Theodor Adorno s'est insurgé, c'est vrai, contre les transformations de la ville, percevant dans ses rues autant «les battements que les douleurs du cœur», «l'euphorie que la solitude». Qu'à cela ne tienne: ces paradoxes sont une nourriture bénie pour les musiciens de toutes les époques et Paris se développe depuis l'ère baroque à la manière d'une métropole cosmopolite de la musique, bousculée par de colossales révolutions. Il est communément admis que l'«ADN» de la musique française serpente de Bizet, Saint-Saëns et Franck jusqu'à Fauré, Ravel et Debussy… Mais existe-t-il vraiment une «musique française»? Debussy avait inscrit «musicien français» au bas de sa carte de visite, nous interrogeant sur le caractère spécifiquement tricolore son œuvre. Un son particulier selon le chef Daniel Barenboim. On oublie, certes, souvent que s'ils écrivent de la musique, les compositeurs possèdent d'abord une langue maternelle. Mais pour Barenboim – qui s'exprimait récemment sur le sujet dans les colonnes du Welt –, cette dimension ne saurait être surestimée, évoquant plutôt la peinture des sons, le parfum, les senteurs et la rêverie – si caractéristiques des créations romantiques et impressionnistes – comme la véritable essence de la musique française. Les œuvres de plusieurs compositeurs de notre temps semblent lui donner raison, à l'image de Bruno Soeiro et de Sillages, Sons de Parfums, ou du Français Tristan Murail qui, avec Reflections / Reflets IV, la pièce que lui a commandée le Gstaad Menuhin Festival pour son édition 2019, a décidé de peindre à l'aide de sa palette de sons la nature fascinante du Saanenland. Des musiciennes et des musiciens, de même que des orchestres français de premier plan, feront le voyage du 63^eGstaad Menuhin Festival. Nous nous réjouissons de vous accueillir, vous aussi, durant l'été 2019.

Jeudi 18 juillet 2019
19h30, Eglise de Saanen

GALA Concert orchestral
Concert d'ouverture – Menuhin à Paris I
Patricia Kopatchinskaja & Polina Leschenko
Patricia Kopatchinskaja, violon
Polina Leschenko, piano
Camerata Bern

Transformation

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